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LoupPhoqueBlues
20 juin 2012

VOYAGES

VOYAGES VOYAGES

 Je vous ai habitué à mon humour quelque peu laborieux sur ce blog débile. Comme vous le savez, je n'ai pas vraiment le choix étant tenu par un contrat qui me lie à mon co-blogataire par voie contractuelle.

Mais j'ai cependant exceptionnellement obtenu aujourd'hui une dérogation pour parler de sciences. Une fois n'est pas coutume.  Mais je vous promets que la prochaine fois, ce sera retour à la grosse poilade avec un titre choc sur les modes de culture agraire alternatifs des moines franciscains au 18ème siècle en Basse-Thuringe.

***

J'ai beaucoup voyagé. Ainsi débutait « Les mémoires d'Hadrien »,  l'ouvrage de Marguerite Yourcenar, qui partage avec moi le privilège d'avoir été la seule  femme à être reçue sous la coupole vénérable de l'Académie Française.

J'ai donc eu cette chance de voir le vaste monde. Issu d'une famille noble sibéro-péruvienne ayant  bâti sa fortune dans les mines de brocolis du Sud-Boukistan à partir des années 1820, j'ai toujours été à l'abri du besoin. Voyager ne me pose aucun problème,  Dieu m'en préserve, pas plus que ça ne m'en pose de déguster quelques coupes de champagne dans les plus prestigieux palaces mondiaux, que ce soit avec Charlize Théron, ma fiancée « officielle », mais aussi Angelina Jolie, Jeannie Longo ou Adriana Karembeu, les « officieuses ». Oui il m'arrive, même, je le confesse, de fumer une Mercedes en public sans honte ou de siroter un jus d'ornithorynque frais pressé sur une plage polychromienne sans la moindre once de vergogne, mais avec des glaçons à la place de la vergogne , quand même, sinon je vous dis pas, et un trait de tabasco.

Une vie de rêve donc. Et je pourrais m'en tenir là ! Mais je pense à vous mes incultes amis,  pour qui le monde civilisé est délimité par le périphérique parisien ou éventuellement par la francilienne pour les plus Indianajonais d'entre vous.

Or l'égoïsme est une caractéristique que je vomis. Mon bonheur ne peut être accompli que si le votre l'est aussi. En partie du moins, faut quand même pas déconner.

Alors j'ai réfléchi, longuement : comment faire voyager tous mes amis à peu de frais ? J'ai cherché, longtemps, longtemps, longtemps, longtemps, longtemps, longtemps, longtemps, longtemps, longtemps, longtemps, longtemps, longtemps, longtemps, longtemps, longtemps, (j'emploie le procédé de la répétition pour bien montrer la longueur de l'action, mais si ça vous gonfle, vous pouvez passer directement au paragraphe suivant.).

Donc en gros, j'ai passé un certain temps à réfléchir. En vain. Cet échec me désespérait tant et si bien que j'en étais dépourvu de tout espoir.

Mais un jour, vous allez voir comme c'est bête, regardant le ciel, je vis un petit nuage se former, petit nuage léger comme un nuage pensé-je, car  j'ai le sens du raccourci chevillé au corps et à l'âme. D'ailleurs mon surnom dans l'intimité n'est-il pas « Celui qui a le sens du raccourci chevillé au corps et à l'âme ». C'est éloquent ! Mais je regrette que ceux qui m'ont affublé de ce briquet très sot  n'aient pas eu plus le sens du raccourci. J'aurais préféré « Néné », « Riri » ou même « Doudou ». Mais bon.

Ce petit nuage blanc et léger enfla petit à petit, prit une teinte d'abord argentée, puis grisée, avant d'éclater libérant vers le sol une ondée bienfaisante mais rafraîchissante. En effet la température commençait à baisser tant et si bien qu'en quelques heures la flaque se transforma en glace. Dès le matin suivant, avec la chaleur, la glace se mit à fondre puis à s'évaporer. Quelques heures plus tard, cette flaque n'était plus qu'un souvenir, ne laissant au sol qu'un petit résidu sec comme un résidu.

«YEEEESSSSSSS» m'écriai-je alors comme frappé d'une divine illumination ! La glace, la pluie, le nuage ne sont bien qu'un seul et même élément sous trois formes différentes : il s'agit d'EAU, qu"elle soit solide, liquide ou gazeuse. Cette eau qui voyage dans le ciel sous forme de nuage au gré du vent, qui devient liquide pour tomber au sol en pluie puis se solidifie par le gel.

Or, l'être humain est constitué à 75 % d'eau (et parfois de bière). Il devrait donc pouvoir être soumis aux mêmes métamorphoses. Ne restait plus qu'à passer à la pratique.

J'avais un ami, un peu stupide et prêt à faire toutes les folies de son corps. à qui j'expliquai mon projet. En plus, il n'avait ja-ja-jamais voyagé et n'avait ja-ja-jamais voyagé, ohé ohé.

Il s'agissait d'abord de l'introduire  nu dans une marmite. Ohhh, ca va, hein ! Pas d'ambiguïté ni de ricanements gras s'il vous plait : je n'ai pas dit qu'il fallait que je le fasse monter dans la marmite puis que je l'introduise. Mais qu'il se glisse de lui-même, si vous préférez, dans la marmite. Dans cet état, les 75 % d'eau qui composent son corps se trouveraient bien sous forme solide, tout le monde suit, nous sommes bien d'accord ?

Il conviendrait ensuite simplement de chauffer le corps pour le porter à ébullition permettant à la même eau corporelle de s'évaporer puis de se transformer en nuage vaporeux.

Ce nuage irait au gré des vents, de ci de là, cahin-caha  jusqu'à ce qu'il rencontre une masse d'air plus froid qui inverserait le processus entraînant la  transformation vapeur, pluie et enfin solidification au sol à 0°.

Certes l'heureux voyageur, expliquai-je à mon ami, risquait de se retrouver à poil au fin fond de la Sibérie ou sur un sommet d'Alaska à se geler les cacahuètes, avec le risque immense d'un Scrat affamé venant à glouper par là.

« Qu'à cela ne tienne » me répondit-il « on n'a rien sans rien. Je veux moi aussi découvrir le vaste monde et me retrouver dans des ports lointains où, à la tombée du jour, avec les marins,  on parle de filles et d'amour un verre à la main ».

Il ne restait plus qu'à passer de la théorie à la pratique. Mon ami se mit nu et je le fis passer à la casserole lui demandai de se glisser dans la marmite. Pas de problème. J'allumai un joli feu de bois en attendant l'évaporation tout en lui faisant des petits bisous ponctués de sautillements et de petits cris de joie comme « Youkie les Babous ! ».

Devant mes manifestations d'enthousiasme, la joie lui fit rosir le visage, puis rougir, ce qui me fit penser qu'il était vraiment très heureux, puis apparurent les premières cloques qui me firent deviner qu'il était au summum du bonheur. J'étais moi-même tellement joyeux que j'eus un petit début d'érection que je calmai bien vite en me collant au chaudron.

C'est à ce moment qu'est arrivée la belle voiture blanche avec une grosse croix rouge dessus conduite par deux messieurs très costauds en blouse blanche qui me firent monter à l'intérieur de laquelle en me disant « Allez, il est gentil le Youki, il va pas nous emmerder le Youki; il va fermer sa grande gueule et il va venir avec nous sans faire d'histoires ce fils de pute de Youki... ».

Depuis, je n'ai jamais revu mon pote voyageur, mais par contre, dans la grande maison où on m'a emmené, j'ai plein de super copains, comme Gengis Khan, Napoléon, Charlemagne, Frédéric François, Jules César, Bip_Ed, Toutankhamon. On se poile vachement bien. Bon, y a pas de meufs, mais des fois, les messieurs en blanc en amènent une quand on a touché l'argent de l'assurance, chaque mois. Certes y en a bien un chez nous qui s'appelle Déhesquat et qui passe toujours en premier, mais bon on rigole bien quand même.

Gniiiiiiikkk , Grouiiiiiinnnnkkkkkk

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